Pourquoi Sebastian Vettel est peut-être (déjà) le plus grand champion de l’histoire de la F1

Il y a un peu moins de trois ans, après le premier titre de champion du monde remporté par le jeune pilote allemand, j’expliquais ici-même pour quelles raisons la F1 était entrée dans l’ère Vettel. L’histoire m’a depuis donné raison, le binôme Sebastian Vettel/Red Bull écrasant absolument tout sur son passage, comme peu l’ont fait auparavant. Parcours sans faute, records de précocité explosés et rivaux écœurés sont autant d’éléments qui font d’ores et déjà de Sebatian Vettel un immense champion. Le dimanche 27 octobre, au terme d’une nouvelle course menée de mains de maître, il est devenu champion du monde de Formule 1 pour la quatrième fois consécutivement. A 26 ans. Cette performance unique dans les annales du championnat du monde en fait-elle pour autant l’égal de Juan Manuel Fangio, Alain Prost, Michael Schumacher et consorts ? Je crois bien que oui. Et même plus encore.

Il est dans une classe à part, et il est en chemin pour devenir le plus grand pilote de l’histoire de la Formule 1, s’il ne l’est pas déjà. Toutes mes félicitations, je suis vraiment content pour lui.

Lewis Hamilton

Il n’a plus besoin de remporter d’autres courses et d’autres championnats, il a déjà accompli énormément de choses depuis le début de sa carrière en Formule 1. C’est un très chouette gars et un très bon pilote également.

Kimi Räikkönen

Son pilotage est passé de « très doué mais parfois brutal » à « incroyablement complet ». Il est difficile de déceler la moindre faille dans son armure.

Adrian Newey

Le champion le plus précoce de l’histoire

Depuis ses débuts en Formule 1, Sebastian Vettel n’a cessé de pulvériser tous les records de précocité puisqu’il est devenu, tour à tour, le plus jeune pilote à marquer un point en championnat du monde (GP des États-Unis 2007), à avoir mené une course (GP du Japon 2007), à partir en pole position (GP d’Italie 2008), à monter sur un podium (GP d’Italie 2008), à remporter un Grand Prix (GP d’Italie 2008), à devenir champion du monde (GP d’Abou Dabi 2010), double champion du monde (GP du Japon 2011), triple champion du monde (GP du Brésil 2012) et enfin quadruple champion du monde (GP d’Inde 2013). Sur cette lancée, tous les records absolus sont à sa portée, la plupart détenus par son ainé Michael Schumacher, à la fois modèle et rival.

Des statistiques implacables

A 26 ans, son palmarès éclabousse donc déjà tous les autres. Au terme de cette saison 2013, ses statistiques (délirantes) sont les suivantes : 120 GP disputés, 4 titres de champion du monde (seuls Michael Schumacher et Juan Manuel Fangio en ont remporté davantage), 39 victoires (seuls Michael Schumacher, Alain Prost et Ayrton Senna ont fait mieux, mais pour combien de temps encore ?), 45 pole positions et 22 meilleurs tours en course. En six saisons complètes, rendez-vous compte qu’il a terminé quatre fois champion du monde, une fois vice-champion du monde et qu’il a parcouru plus d’un tour sur trois en tête d’un Grand Prix (2437 sur 6479). Il est également recordman du nombre de victoires (13 en 2013, ex-æquo avec Michael Schumacher en 2004) et de poles (15 en 2011) en une seule saison. Comme si cela ne suffisait pas, il a également égalé au GP du Brésil 2013 le record historique de 9 victoires consécutives d’Alberto Ascari datant de 1953 ! Comme si tout cela ne suffisait pas, il s’est déjà imposé au moins une fois sur tous les circuits actuellement inscrits au calendrier. Tout cela est absolument unique dans l’histoire de la Formule 1. J’en ai fini pour les chiffres, éloquents.

Un véritable métronome

Sebastian Vettel est un pilote décidément hors normes, toujours chien fou aussi, dans le sens où se donne toujours à fond, qu’il s’agisse de battre un nouveau record du tour alors qu’il caracole ne tête d’un Grand Prix, ou de dépasser son équipier pour aller remporter une nouvelle victoire, il ne commet aujourd’hui quasiment plus la moindre erreur, ne partant jamais à la faute ni en essais libres, ni en qualifications, ni en course. Il est dorénavant toujours exact aux rendez-vous, ne craque pas sous la pression, excelle dans le trafic. Là où un Ayrton Senna pouvait, malgré tout son talent, partir à la faute (Monaco 1988 en est le plus célèbre exemple), là où un Michael Schumacher jouait souvent des coudes (Australie 1994 et Europe 1997 pour ne citer que ces deux là), Sebastian Vettel ne commet jamais d’erreur. A quand remonte sa dernière sortie de piste, son dernier tête-à-queue, son dernier accrochage ? S’il passe désormais la majeure partie de ses courses (largement) en tête, il démontre également qu’il excelle dans le peloton, comme l’atteste ses remontées à Abou Dabi et Interlagos en 2012 ou en Inde cette année. Un sans faute qui dure, qui dure…

Des voitures toujours poussées à bout

Été 2006. Un jeune Allemand quasi-inconnu fait ses premiers pas dans le grand bain comme 3e pilote BMW. Non content de se monter d’emblée rapide, il s’invite régulièrement en tête des feuilles des temps des essais libres du vendredi, au nez et à la barbe des pilotes titulaires et des ténors du plateau ! Nouvelle star ou intox : mais qui est donc ce garçon de 19 ans à peine qui fait trembler les chronos ?

Pour son premier Grand Prix, à Indianapolis en 2007 (où il remplace l’infortuné Robert Kubica, blessé une semaine plus tôt à Montréal), il s’assure une place dans les points au terme d’un week-end solide et sans faute. Le gamin ne connait visiblement pas la pression et quitte rapidement BMW pour le baquet tout chaud de Scott Speed (qui porte mal son nom) chez Toro Rosso. Ses débuts s’avèrent pourtant littéralement fracassants. Sebastian Vettel dynamite tout et, après avoir progressivement tiré l’équipe vers le haut, place sa (très) modeste monoplace aux avants-postes lors de la tournée asiatique de fin d’année. Il se retrouve ainsi en tête du Grand Prix du Japon, pour sa 6ème course en F1, à tout juste 20 ans, au volant d’une machine qui n’a alors toujours pas inscrit le moindre point. Il termine le Grand Prix suivant, en Chine, à la 4ème place, le meilleur résultat de la toute jeune écurie, le meilleur même de la structure (ex-Minardi) depuis 1993 ! Le gamin de Heppenheim se révèle absolument génial.

Mémorable victoire à Monza !

L’année suivante sera à la fois celle de la consécration et de la gloire, au détriment notamment de Sébastien Bourdais, débarqué dans une drôle de galère. Si son début de saison est laborieux, l’été le voit se battre à nouveaux aux avants-postes et à lui seul il fait de Toro Rosso un outsider de poids. En Italie, sous la pluie, Sebastian Vettel réussi l’impossible : il signe la pole le samedi et s’impose sans coup férir le dimanche. Cela reste à ce jour le plus grand exploit qu’il m’ait été donné de voir en F1, en près de 30 ans ! Depuis son départ, l’équipe n’a plus jamais signé un seul Top 5.

Certains ont la mémoire courte, mais lorsque Sebastian Vettel a posé ses fesses pour la première fois dans une Red Bull, cette équipe était loin d’être un top team. Pire, elle sortait même d’une saison 2008 médiocre, devancée au championnat par sa petite soeur Toro Rosso, elle-même mise sur orbite précisément par le jeune pilote allemand. Début 2009, Red Bull est toujours à la recherche de la performance et Sebastian Vettel va largement participer à lui faire franchir un cap en apporter à l’équipe sa première pole et sa première victoire (en Chine) tout comme il l’avait déjà fait pour Toro Rosso quelques mois plus tôt. Sans la considérable avance prise par Jenson Button en début de saison, quasi-imbattable alors sur sa Brawn GP dotée d’un génial double diffuseur, Sebastian Vettel pouvait, déjà, pour sa deuxième saison complète en F1, prétendre au titre. Qu’à cela ne tienne, ça ne sera que partie remise…

Si la Red Bull était sans conteste la meilleure voiture du plateau en 2011 et 2013, rien ne démontre qu’il en était de même en 2010 (la Ferrari sur quelques courses et surtout la Lotus sur la première moitié de saison étaient à mon avis devant) et en 2012 (la Lotus, encore, était selon moi la voiture la plus homogène et rapide durant les deux-tiers du championnat). Quoi qu’il en soit, les faits montrent que Sebastian Vettel a à chaque fois réalisé une fin de saison en boulet de canon et qu’il n’a jamais, ô grand jamais, cédé à la pression. Rappelons que sur ses quatre titres il en remporte deux lors de la dernière épreuve de la saison.

Une équipe soudée

Durant ses cinq premières années chez Red Bull, il a su rassembler autour de lui, par son talent, sa personnalité et sa capacité de travail et d’analyse. A cet égard, il compose avec Guillaume Rocquelin un duo absolument redoutable, et le Français est indissociable de la réussite de Sebastian Vettel. En revanche, s’il y en a un sur qui il n’a jamais pu compter, c’est bien Mark Webber. Non seulement celui-ci ne l’a jamais aider (comprendre : laissé passé dans l’intérêt du championnat), mais il lui a mis plus souvent qu’à son tour des bâtons dans les roues. Inutile donc d’espérer, comme certains l’ont carrément rêvé éveillé, que l’Allemand s’efface et lui « offre » sur un plateau la victoire pour la dernière course de l’Australien alors qu’il était une nouvelle fois largement plus rapide.

A ce propos, quelle idée saugrenue que d’imaginer Sebastian Vettel « offrir » la victoire à son coéquipier pour ses adieux à la F1 au dernier Grand prix du Brésil ! Et pour quoi donc ? Pour quel service rendu, quand ? Au nom de quoi, de quelle relation privilégiée ? Pour assister à un geste « chevaleresque » en 2013 dans le monde du sport en général, en F1 en particulier, il va falloir se lever tôt. D’ailleurs, de quand date le dernier du genre ? Si Ayrton Senna (au japon en 1991) puis Nigel Mansell (un an plus tard au même endroit) ont à l’époque exceptionnellement ouvert la porte à Gerhard Berger et Riccardo Patrese, ils leurs rendaient en fait la monnaie de leur pièce après que ceux-ci se soient déjà effacés pour eux. D’autre part, dans les deux as, ils entretenaient d’excellents rapports. La situation chez Red Bull n’est, à aucun point de vue, comparable. La F1 n’est pas le monde des Bisounours et la majorité des champions du monde ne sont pas là pour amuser la galerie et offrir des lauriers à des outsiders sous prétexte qu’ils sont « sympas » et que « cela ferait plaisir à tout le monde ». Les plus grands champions de ce sport sont avant tout des égoïstes et Sebastian Vettel pas plus qu’un autre (Fernando Alonso, Lewis Hamilton ou Kimi Räikkönen…).

Pourquoi aller voir ailleurs ?

Passons aux choses qui fâchent et à l’argument ridicule selon lequel il ne sera pas un grand champion tant qu’il n’aura pas piloté et gagné pour une autre équipe que Red Bull. D’où vient donc cette théorie ? Depuis quand un pilote doit-il s’imposer au sein de plusieurs équipes pour prouver son talent ? N’a-t-on jamais demandé à Jim Clark de changer d’air et de quitter le génial Colin Chapman ? Idem pour Rick Mears et Penske en IndyCar. Et que dire de Sébastien Loeb qui n’a jamais quitté Citroën, avec qui il a tout de même remporté 9 titres de champion du monde consécutifs et quasiment 50% des courses auxquelles il a participé en WRC ? Je n’ai jamais entendu beaucoup de voix s’élever et remettre en cause ni le palmarès ni les qualités exceptionnelles de ces champions. Il en va d’ailleurs de même dans les autres sports : n’a-t-on par exemple jamais mis en doute les qualités de Michael Jordan sous prétexte qu’il ne changeait pas de club et enquillait les trophées avec les Chicago Bulls et le même noyau solide de coéquipiers à son service ? Ce débat est consternant de bêtise.

Ce qui est amusant, c’est qu’à ce jour, Sebastian Vettel s’est pourtant imposé en F1 au sein de deux équipes différentes (Toro Rosso et Red Bull), dont aucune n’était alors un top team. Il n’a donc rien à prouver sur ce point. Pour l’anecdote, d’illustres champions comme Ayrton Senna ou Michael Schumacher n’ont eux aussi gagner « qu’avec » deux écuries différentes, sans parler d’Alberto Ascari, de Jim Clark, de Gilles Villeneuve ou de Mika Häkkinen qui ne se sont chacun imposé qu’au sein d’une seule et même équipe. A-t-on jamais remis en cause leur talent ? Pourquoi Sebastian Vettel dérogerait-il donc à la règle ?

Des rivaux laminés

La vérité, c’est qu’en cette fin d’année 2013, la concurrence est littéralement KO, comme l’ont montrés les événements de cet été, entre un Fernando Alonso au bord de la crise de nerfs et à la recherche de son lustre d’antan, un Kimi Räikkönen présent en dilettante avant de finalement claquer la porte de Lotus et un Lewis Hamilton un peu sonné d’être malmené chez Mercedes par Nico Rosberg. Quant au malheureux Mark Webber, il n’a d’autre choix que de partir vers d’autre aventures après s’être fait complètement bouffer, tant au niveau mental qu’en vitesse pure par son quadruple champion du monde d’équipier.

Un champion atypique

En vérité, je trouve que Sebastian Vettel est aussi un personnage à la fois terriblement attachant et étonnant. C’est par exemple le seul pilote du plateau qui donne des noms (de filles) à ses voitures ou bien qui change continuellement la décoration de son casque. de plus, plutôt que de perdre son temps et son énergie sur les réseaux sociaux (« Je ne vois pas l’intérêt de partager tout ce que je fais dans ma vie. Peut-être suis-je trop ennuyeux » explique-t-il sobrement), il préfère profiter de la vie et continuer à travailler d’arrache-pied pour être chaque jour encore meilleur que la veille. Enfin, et malgré son insolente réussite, il n’est pas homme à se vanter. Contrairement à une réputation qu’on a pu lui coller à un moment donné, il n’est en rien arrogant et loue même régulièrement les qualités de ses adversaires, à commencer par celles de Kimi Räikkönen et de Lewis Hamilton.

Côté vie privé, ou du moins ce que l’on en sait, il est en couple avec la même personne depuis le lycée et ne s’est jamais encore affiché auprès de chanteuses, modèles ou call-girls quelconques. Proche de ses mécanos, qu’il « charme » littéralement pour mieux en tirer le meilleur parti, il sait capter l’attention des autres par sa seule intelligence et sans excès. C’est d’ailleurs cette attitude relativement saine qui n’en fait pas une « bête à médias », lui qui est plutôt avare en déclarations chocs ou en frasques diverses et rock n’ roll. Un jeune homme presque ordinaire en somme, en jean et le sourire aux lèvres.

Un formidable ambassadeur de son sport

On ne répétera jamais assez à quel point Sebastian Vettel est un formidable ambassadeur pour la Formule 1. Non seulement il a le plus beau coup de volant du plateau mais c’est aussi celui qui a le plus beau et intelligible discours. Il faut voir comme il parle de son sport, de son équipe, comme il vulgarise les choses et sait transmettre sa passion de la course. En matière d’interviews, je vous recommande celles de Top Gear (2011) et du Late Show with David Letterman (2012). Voilà un champion du monde capable de vulgariser l’utilisation du DRS, de vanter les mérites d’un nouveau tracé ou de parler avec enthousiasme et respect de Michael Schumacher. Et en plus, il est drôle ! C’est quand même le seul champion du monde que je connaisse capable de rendre hilare un parterre de spectateurs en imitant Nigel Mansell dans Top Gear ou bien encore Kimi Räikkönen lors de la remise des trophées du magazine Autosport.

Il n’est pas non plus totalement lisse et sait aussi se montrer rebelle quand il le faut et ne pas se laisser marcher sur les pieds. Il a ainsi le culot de ne pas obéir aux ordres de son équipe quand celle-ci lui demande de ne pas attaquer son propre équipier, en tête du GP de Malaisie. La réponse de Sebastian Vettel est alors pleine de bon sens : « J’étais plus rapide, je l’ai doublé, j’ai gagné ». N’est-ce pas là l’essence même de la course, que le meilleur gagne ? Et pour enfoncer le clou il a bien précisé qu’il ignorerait encore ce type de consignes à l’avenir, en totale contradiction avec son esprit de compétition. Il en va de même pour les recommandations de son ingénieur de piste qui lui demande régulièrement de baisser de rythme en fin de course, ce à quoi le quadruple champion du monde répond instantanément par un nouveau record du tour ! Son dernier acte de « rébellion » s’avère beaucoup plus fédérateur puisque depuis quelques courses, il s’est mis en tête de célébrer ses victoires par des « donuts » en faisant fumer ses gommes, à l’américaine, pour la plus grande joie des (télé)spectateurs.

Dans la cour des grands

Conclusion, nous avons affaire aujourd’hui à champion arrivé à maturité, sûr de ses forces (et de ses faiblesses, que lui seul connait pour le moment) et en pleine confiance, mais aussi à un pilote sans faille, ne commettant plus le moindre faux pas, que ce soit en qualification ou en course, dans ses réglages, sa stratégie, ses dépassements, sur sec ou sous la pluie… Pour toutes ces raisons, ce jeune Allemand qui ne paye décidément pas mine avec sa mine juvénile, qui ressemble davantage à un bon pote qu’à une star des circuits, qui ne se la raconte pas alors qu’il aurait mille raison d’avoir un melon considérable, est un immense champion.

Au final, que pouvait-il faire de mieux que signer les meilleurs temps des essais libres au volant de la BMW, marquer un point pour son 1er Grand Prix, mener une course puis en gagner une autre avec la Toro Rosso et enfin devenir champion du monde avec Red Bull ? A chaque fois il a tiré le meilleur parti, et bien plus encore, de toutes les monoplaces qu’il a été amené à piloter en F1. S’il est évidemment impossible, inutile et ridicule de comparer les pilotes d’époques différentes (Juan Manuel Fangio vs. Sebastian Vettel, Stirling Moss vs. Lewis Hamilton, etc.), l’histoire est ainsi faite que chaque nouvelle génération surpasse assez naturellement la précédente, non pas en pilotage pur et dur bien sûr, mais en une multitude de petites choses (préparation physique et mentale, bagages techniques, etc.). Je m’incline donc aujourd’hui devant le parcours, exceptionnel et unique de Sebastian Vettel, assurément grand parmi les grands. Après Rudolf Caracciola et Michael Schumacher, l’Allemagne tient en tout cas là son 3ème géant !

Et dire qu’il a encore l’avenir devant lui…

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...