Une sortie de champion pour Nico Rosberg

Cinq jours après avoir remporté le championnat du monde de Formule 1, Nico Rosberg a annoncé quelques heures avant de recevoir sa récompense lors de la remise des prix de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA) qu’il mettait un terme à sa carrière. La surprise est totale. Le respect aussi !

Aussi étrange que cela puisse paraître, rares sont les champions du monde de Formule 1 qui ont réussi leur sortie. Sans même évoquer ceux que la mort a trop vite rattrapé (Jim Clark, Jochen Rindt, Ayrton Senna), même les plus grands ont été poussés dehors plus ou moins contraints (Alain Prost, Nigel Mansell, Michael Schumacher ou encore Jenson Button cette année). Dans l’ère moderne, je ne connais guère que Damon Hill et Mika Häkkinen qui ont su se retirer au bon moment, avec dignité quoi qu’en perte de vitesse.

Sur ce point, Nico Rosberg casse aujourd’hui tous les codes, même si historiquement, il est le deuxième champion du monde à prendre sa retraite tout juste coiffé de sa première couronne mondiale. Il faut remonter à 1958 et Mike Hawthorn pour retrouver un tel scénario, autrement plus dramatique, le jeune anglais se sachant condamné par la maladie avant de se tuer dans un accident de la route quelques semaines après avoir arrêté la compétition. Gageons que le retraite du champion du monde 2016 sera plus joyeuse !

La décision de Nico Rosberg est censée (il a atteint son ultime objectif professionnel), réfléchie (depuis des semaines), somme toute assez logique (il n’a plus grand chose à prouver et à gagner) et finalement assez romantique dans l’esprit : il est venu, il a vu et il a vaincu. Sans compter que la F1 demeure une épreuve terriblement dangereuse.

Dans l’histoire de la course il rejoint ainsi l’immense Juan Manuel Fangio, le seul à avoir jusque là sublimé son départ à la retraite, avec le respect de l’ensemble de ses pairs, après une dernière paire de courses pour l’honneur, auréolé d’un énième titre de champion du monde.

L’avenir dira si Nico Rosberg reviendra à la compétition, comme son père auparavant, que ce soit en DTM ou en WEC par exemple, mais rien ne presse. Il est encore très jeune, il a bien mérité de profiter de sa famille et ne manquera jamais de rien.

Si je n’ai jamais été fan du bonhomme, je respect en revanche infiniment sa décision, ayant longtemps espéré que d’autres en fasse autant, tout arrêter une fois le Graal atteint. Bon vent à lui !

Je vous propose de revivre l’annonce stupéfiante de la retraite de Nico Rosberg

Photo : Daimler

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...