Glorious Bastards

Fernando Alonso serait-il du genre impitoyable, prêt à sacrifier sans compter ses équipiers pour triompher ? Singapour 2008 et Hockenheim 2010 : deux épisodes (parmi d’autres ?) où même s’il n’est pas directement impliqué dans le scandale il en tire a final les lauriers. Des victoires certes au goût amer, mais des victoires quand même !

Qu’on se le dise, les grands champions sportifs ne sont pas des saints, encore moins en Formule 1. Prenez Ayrton Senna, Michael Schumacher et donc Fernando Alonso, probablement trois des plus grands pilotes de leur époque, des champions multi-titrés et idolâtrés dans le monde entier. Chacun, dans son comportement, a toujours tout fait pour être le premier, pour piétiner ses adversaire. C’est aussi comme cela, en plus de leur coup de volant et de leurs jugements techniques, qu’il ont su s’imposer et se construire un palmarès incroyable, en tout cas supérieur aux autres.

Pour en revenir à ce qui s’est passé au GP d’Allemagne cette année, la tentation du deuxième pilote fait partie de la panoplie du parfait champion. Lorsque Ayrton Senna, encore tout frais émoulu pilote de F1 dicte ses conditions à Lotus, personne ou presque ne songe à y redire quoi que ce soit. Exit Derek Warwick et bonjour Johnny Dumfries. Quand Rubens Barrichello est sommé de laisser gagner Michael Schumacher, il s’exécute. Et qu’importe qu’il le fasse bon gré mal gré, avec ou sans le sourire, le résultat doit toujours être le même.

A la lumière de ce qui est passé au GP d’Allemagne, il ne faut pas blâmer Fernando Alonso. Il ne fait que suivre le précepte de ses glorieux anciens, plus ou moins «bâtards». Non, les grands champions ne sont pas des enfants de choeur, et au moment de franchir la ligne d’arrivée en premier, tous les coups sont bons.

Photo : Bertho RF1

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...