Ladji Doucouré : « Je n’ai rien à prouver, à personne ! »

Rencontre avec Ladji Doucouré, à l’occasion de la présentation de la nouvelle formule d’Athlenergy, la plateforme Web d’Areva dédiée à l’athlétisme. Décontracté, le double champion du monde (110m haies et relai 4×100 en 2005) se confie sur son programme cette saison et sur ses ambitions pour les championnats d’Europe de Barcelone. No stress.

Quel est ton programme en ce moment ?

Ladji Doucouré : j’ai eu une blessure au mois de mars, mais là ça va, je m’entraine bien. Aujourd’hui, j’enchaine les séances techniques avec des passages de haies, tranquille. La semaine dernière je ne sais même pas si je serais venu vous voir, j’étais vraiment mort ! Courses longues, vitesse : la période la plus dure est passée.

Tu es dans les temps donc.

LD : Oui, là je commence à récupérer mais je suis dans le bon timing dans ma préparation. Moi ça me fait rigoler les gens qui disent “on ne te voit pas en compétition” !

Justement, quand vas-tu faire ton entrée en compétition ?

LD : Je vais courir quant viendra le bon moment de courir. Je sais très bien où je vais faire ma rentrée même si je ne vais pas vous le dire. Je reste simplement très concentré dans mon entrainement, dans ce que j’ai à faire. Je n’ai rien à prouver aux gens, mais tout le monde regarde ce que je fais à l’entrainement : faut arrêter !

Et physiquement, ça va comment ?

LD : Je suis fragile, mais depuis que je suis cadet je me fais mal. Tout le monde se fait mal. Arrêtez de me surveiller sans cesse, de jouer à “Vis ma vie” avec moi. C’est dans quelques semaines qu’il va falloir être fort : aux championnats de France, au meeting Areva, puis aux championnats d’Europe. Là j’ai retrouvé des super sensations, mais courir pour courir ça ne sert à rien.

Tu sens une pression particulière sur tes épaules ?

LD : Non. Je suis dans mes temps. Il ne faut pas faire la course aux meetings. Moi j’ai mes dates, je sais ce que je dois faire. C’est aussi une question d’expérience. Par exemple, je n’avais pas envie de faire la Coupe d’Europe cette année, ça ne servait donc à rien que je m’entraine spécialement pour ça. “Tout le monde est en compétition, tout le monde court”, arrêtez les gars ! Je ne suis pas frustré, c’est moi qui choisis de ne pas courir. Mon heure viendra. Encore une fois, je n’ai rien à prouver, à personne.

Comment te positionnes-tu face à la concurrence ?

LD : Liu a dit aussi qu’il ne ferait pas beaucoup de courses (il fait Shanghai parce que c’est chez lui), Oliver c’est du classique, puis chacun fait sa saison comme il veut. Je pense qu’au niveau européen, il va falloir faire attention aux Anglais : Turner, Sharmann. Aux championnats d’Europe, ça va se courir en moins de 13″30 ! Côté Français, Garfield va être costaud, Lavanne est toujours dans le coup et Coco-Viloin revient. Ça nous permet d’avoir une vraie équipe qui part en compétition.

Et tu te sens justement responsable envers ces jeunes ?

LD : Ah non, non. Je n’ai aucun rôle. S’ils veulent me poser des questions, il n’y a aucun problème. Avec Garfield par exemple, on s’entend super bien. Mais je ne suis le “daron” de personne, je n’ai que trois ou quatre ans de plus qu’eux ! Je n’ai pas à leur dire “tu fais ça”, chacun suit son chemin. Moi, personnellement, je n’aurais pas aimé que quelqu’un me dise “tu fais ci, tu fais ça”…

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...